La galoche et les galochiers

L'histoire de la Galoche, d'hier à aujourd'hui

« C’est dans le souvenir de ce qu’on fait les aïeux, que l’on prend pleinement connaissance d’une région » 

Mais qu’est ce qu’une galoche ?

Les Galoches sont des chaussures composées d’une semelle en bois nommée « galochon » ou « bois de galoche » au-dessus de laquelle est pratiquée une feuillure périphérique, « la fouillure », permettant d’insérer la partie supérieure en cuir appelée « tige ». L’ensemble est assemblé par clouage.

Copyright © Michel SAINQUENTIN photographies

Une origine qui remonte au temps de nos ancêtres les Gaulois

Les Galoches, sous une forme proche de celle que l’on connaît, étaient déjà utilisées par les Gaulois sous le nom de « gallica » et par les Romains sous celui de « caliges ». D’après le moine Saint Gal, auteur d’ « une vie de Charlemagne », l’empereur aurait apprécié ces chaussures. Bernard, son petit-fils et roi d’Italie, en portait aussi. En 1639, lorsque son tombeau fut ouvert, on y découvrit, intacts, des souliers de cuir rouge munis d’une semelle de bois. 

Dans la mémoire collective, le sabot est plus connu et reconnu. Il tient une large place quand on aborde l’histoire de la chaussure. 

Mais il faut savoir que l’usage du sabot, pièce de bois taillée, était plutôt réservé aux zones de plaine, à l’inverse des galoches plus portées dans les régions de collines ou en montagne. 

Nous comprenons donc mieux l’importance qu’elles ont eue dans notre région Rhône-Alpes et dans le département de l’Isère.

La confection en images

Un siècle (1850-1950) de prospérité pour la galoche dans la Vallée de la Bourbre

Que sont devenus les galochiers ?

copyright – Jean-Philippe REPIQUET –

C’est au lendemain de la seconde guerre mondiale, que la fabrication des galoches voit sa production diminuer. L’arrivée de produits manufacturés, à base de caoutchouc naturel ou synthétique, venant des USA et la destruction de l’outil de production à la fin de la guerre expliquent la faillite de milliers de galochiers.

Dans les années 1960, le savoir-faire des ouvriers galochiers de la vallée de la Bourbre leurs permet de se reconvertir dans la fabrication de chaussures qui est, en Rhône-Alpes et plus particulièrement dans le département de l’Isère, une activité toujours florissante. Mais la concurrence et le développement de la production étrangère entrainent la réduction des ventes et la fermeture définitive des entreprises locales dans les années 1980.

 

Aujourd’hui, une dizaine d’artisans passionnés exercent encore le métier de galochiers en France. En 2004, à Sermèrieu, le dernier galochier, en Isère, Gérard Guicherd, ferme son magasin et met fin, ainsi, au dernier atelier artisanal de fabrication de galoches locales.

La vallée de la Bourbre reste attachée au monde de la chaussure et à sa fabrication. C’est à Val-de-Virieu, qu’exerce depuis 1970, la société Reltex, seul fabricant au monde de semelles 100% en lait d’hévéa naturel.

Son savoir-faire et son excellence sont reconnus mondialement. Elle est, à ce jour, titulaire du « Label Entreprise du Patrimoine Vivant », suprême consécration, présente à l’inventaire des Métiers d’Art Rares, qui s’inscrit dans le cadre de la convention de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Vous pouvez découvrir, dans l’onglet Histoire de la galoche aujourd’hui, nos partenaires galochiers encore en activité en France.

L'atelier des galoches :

crédit photo © Georges AUZOLAT.